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Ce qui nous survivra =» lien vers vidéo performance Un autel pour y reposer ma peine 2024. Impression sur lin. La peine que l'agricultrice Rachelle vit à chaque fois qu'une vache décède Silo de maïs, céramique (grès), 2024. Vêlage, Impression sur film acétate, boîte lumineuse. 2021. Aire agricole, 2020. Galerie de l'UQAM Ce qui nous survivra, ARTCH, 2021 Urne de mon père, porcelaine, 2022 Balle de foin, céramique (grès), 2024. Système racinaire (luzerne), céramique (grès), 2024. Système racinaire (blé), céramique (grès), 2023. Crédit photo : Alexis Bernard Crédit photo: Étienne Comtois qui, plutôt que de les enfermer, révèle la présence des grains. sur laquelle se presse le maïs; un jeu entre le contenu et son contenant, Les plaques d’argile s’assemblent dans la forme d’une tour d’entreposage, soulignant l’importance de ces réseaux invisibles pour permettre leur ancrage au sol. La série de sculptures Système racinaire s’inspire des travaux de Lore Kutschera (1917-2008), botaniste autrichienne ayant catégorisé la profondeur et l’extension des racines de plus de mille espèces végétales différentes. Les plantes récoltées sur la ferme sont ici réinterprétées par l’artiste qui déploie leurs racines dans l’espace, Abreuvoir, Porcelaine, 2024. Sous le poids des graines qui maturent à sa tête, le tournesol se transforme, dans une poésie, en abreuvoir pour les oiseaux. L’œuvre in situ fait écho à cette période de transit, où la machinerie grave le terrain. Traces de tracteur, céramque (grès), 2024. Durant les mois de la récolte du maïs, les allées et venues répétées du tracteur creusent le sol argileux à proximité de l’atelier de l’artiste. Porcelaine, 2023 Répétition de la forme de l’urne de mon père. L’envie profonde de continuer le geste du façonnage et de la guérison entre lui et moi, ainsi espérer guérir colombin par colombin. afin de témoigner de l’absurdité de ce système, mêlant déchets, plantes et terre. Présentée dans le cadre de Artch, cette installation présente une plateforme simulant un site d’enfouissement.

DÉMARCHE ARTISTIQUE

Mon travail prend la forme d'installations qui rallient la sculpture, la photographie et la performance. Ayant un atelier situé sur une ferme laitière et d’agriculture intensive, mes œuvres sont en constante résonance avec ce milieu. Mes recherches sont ancrées dans le territoire agricole et la biodiversité, dans un désir de contrebalancer le contexte de production de masse, de monoculture et de surplus de matières résiduelles présent autour de moi.

Mes recherches ont comme point central la céramique. J’utilise principalement le façonnage et plus spécifiquement le colombin et le galetage. Je crée des formes entre la figuration et l’abstraction qui s'ancrent dans l'héritage artisanal de ce médium en évoquant parfois l’objet utilitaire. La céramique étant un matériau précaire, je pousse cette matière en laissant apparaître les failles dans un processus de lâcher prise. Mes œuvres sont ensuite présentées sous la forme d'installations où des déchets, divers rebuts de la ferme, des archives et des éléments végétaux agissent en orbite.

L’argile a pour moi une forte symbolique au sol cultivé. Parfois mouillées, parfois sèches et fragiles, ce sont deux matières dont nous devons prendre soin. Par exemple, j'étudie différents systèmes racinaires en utilisant la céramique en m’inspirant de la biologiste Lore Kutschera, qui a répertorié plus de mille systèmes racinaires.

Mes œuvres s’inspirent des plants de blé, de maïs, de luzerne et de soja qui ont une grande place dans les paysages montérégiens et sont semées dans les champs où se trouve mon atelier. Je souhaite par le façonnage découvrir ce territoire qui est constamment altéré et transformé pour répondre à la demande de production. Mes gestes en lenteur et le façonnage d’objet unique sont pour moi une réponse à la rapidité qui m'entoure, au sol pollué et au travailleur.e.s qui doivent se concilier aux dérèglements climatiques qui s'accentuent.

Le deuil prend une place importante dans ma pratique, dû au décès subit de mon père en août 2022. Je façonne l’urne de mon père et «Un autel pour y reposer ma peine» dans l’espoir de réparer cette relation difficile. Je répète trois fois la forme de l’urne de mon père dans un élan profond de continuer le geste du façonnage et de guérison entre lui et moi et ainsi espérer guérir colombin par colombin.

Depuis, le lien entre le deuil et les changements climatiques est encore plus important. La réparation et les soins sont centraux à ma pratique, elle passe par le long processus de mes deuils personnels et par la place du deuil face à la dégradation du territoire.

BIOGRAPHIE
 


Expositions et distinction

Diplômée du baccalauréat en arts visuels et médiatiques à l’UQAM en 2020, Évelyne Comtois est une artiste visuelle multidisciplinaire qui vit et travaille en Montérégie, où elle a établi son atelier de céramique à même une ferme laitière. Ses œuvres ont été présentées à plusieurs reprises au Québec (Galerie POPOP, salle d’exposition de la Place des Arts de Montréal, Galerie Gham & Dafe) et font partie de plusieurs collections privées. En 2021, elle présente une œuvre à la Galerie de l’UQAM et participe à la quatrième édition de Artch. Évelyne fait également partie du collectif Hibernal, auquel l'exposition Porter la neige avec soi a été présentée dans l’édifice Belgo à Montréal.

Elle reçoit tout récemment une bourse dans le cadre d'une entente de partenariat entre le Conseil des arts et des lettres du Québec et la MRC de Rouville pour concrétiser son projet De la terre à l’argile. Ce projet comporte une phase de recherche et une exposition publique en octobre 2024 qui sera présentée de manière in situ à l'environnement de son atelier.  


Implications culturelles dans son milieu

En 2020, Évelyne a participé à la création du collectif Les Encans de la quarantaine. Elle s’est par la suite impliquée comme coordonnatrice et membre des jurys de sélection. Né de la pandémie, Les Encans soutenait les artistes en arts visuels non représentés par la vente d'œuvres à un large public via les réseaux sociaux.

Depuis 2022, Évelyne partage sa passion pour les arts visuels en tant qu'enseignante au cégep de Saint-Jean-sur-Richelieu, tout en poursuivant sa recherche artistique à son atelier de céramique établi sur une ferme agricole.

Évelyne a été invitée par le centre d’artiste Plein Sud à Longueuil pour donner un atelier de céramique centré sur sa pratique artistique.


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